Christine Cloarec-Le Nabour
Députée de la 5ème Circonscription d'Ille-et-Vilaine

ENTRETIEN AVEC L'UNION DANSE SYNDICAT (UDS).

À l'Assemblée Nationale

Professeure de danse sur le territoire de Vitré communauté durant 18 ans, je suis consciente des difficultés que rencontrent les écoles de danse depuis le début de la crise sanitaire. Je suis consciente aussi des inquiétudes qu'expriment les danseurs, professeurs et chorégraphes.

J’ai donc répondu favorablement à l'invitation du syndicat « Union Danse Syndicat ».

L’UDS a été créée en septembre 2020 pour assurer une meilleure représentation du secteur, mieux porter les revendications et devenir un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics. L'union fait la force.

Les difficultés conjoncturelles qui touchent les écoles de danse, les professionnels et les adhérents sont nombreuses et anxiogènes :

  • Difficultés de compréhension et de lisibilité des décrets et des mesures prises ; injonctions contradictoires entre le gouvernement et les collectivités locales concernant les protocoles.
  • Perte de la majeure partie de la trésorerie des associations, en raison de la saisonnalité de cette activité, de l’annulation des stages et des spectacles de fin d’année ;
  • Mise sur pause des entraînements intensifs et des carrières des professionnels ;
  • Arrêt des cours pour les élèves, et risque de démotivation des pratiquants.
  • Perte de 40% des adhésions...

L'avenir de ce secteur est menacé. Le syndicat constate déjà la fermeture d’un grand nombre d’écoles de danse associatives.

Il n'y a pas une danse mais des danses. 11% des français ont fait de la danse au cours de leur vie. La danse compte aujourd'hui près de 6 millions de pratiquants, toutes disciplines confondues, dépassant même le nombre de licenciés au football, et se caractérise par un maillage territorial dense. L'éveil corporel est proposé aux enfants dès 4 ans. Les nombreux bienfaits sur la construction du schéma corporel, la motricité, l’expressivité, la confiance en soi, le rapport à l'autre, entre autres, ne sont plus à démontrer. La pratique peut être amateure ou professionnelle. Les écoles de danse ont des statuts différents mais ont recours à un encadrement qualifié et rémunéré dans la très grande majorité des cas.

Cet art vivant se trouve à la croisée des chemins entre l’artistique, le loisirs et le sport. Le secteur est confronté à des injonctions souvent contradictoires depuis le début de la crise sanitaire concernant les protocoles et les mesures annoncées et ne sait pas trop bien où s'informer entre les sites des différents ministères de la culture, des sports et de la vie associative. La danse, un secteur oublié et peu considéré ? c'est en tout cas un sentiment partagé qui remonte du terrain.

L'excellence française de la danse n'existe que par l'éveil, l'initiation et la formation que prodiguent les 25 000 professeurs au quotidien dans toutes les écoles de danse de notre pays. Dans l'autre sens c'est l'excellence française qui peut susciter des vocations et donner envie aux enfants de pratiquer la danse à un haut niveau.

Je me suis engagée à porter le sujet à l’Assemblée nationale, auprès de mes collègues. Il est urgent de soutenir les écoles de danse et favoriser la reprise d’activité à l’image de ce qui semble se décider pour le sport.

Outre les dispositifs d'accompagnement qui se poursuivent : Fonds de solidarité et activité partielle, il est urgent de suivre l'évolution de ce secteur et de le soutenir. Je porterai par exemple l'idée d'un « Pass-Culturel » favorisant la reprise d'activité au même titre que le Pass sport annoncé par le Président de la République.

Nous devons nous mobiliser pour que la danse puisse rayonner à nouveau !


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