PJL PRINCIPES RÉPUBLICAINS ADOPTÉ EN 1ÈRE LECTURE.
Ce mardi 16 février 2021, l'Assemblée nationale a adopté le Projet de loi confortant le respect des principes de la République en 1ère lecture, avec 347 voix contre 151. Une adoption large, à la hauteur des enjeux. Un vote après des débats passionnants et constructifs, bien au delà des caricatures de certaines oppositions. Fierté de défendre et de renforcer par mon vote, le respect des principes Républicains.
Retour sur l'essentiel de ce texte, et éléments de contexte.
Pour aller + loin : Retrouvez en bas de page l'intégralité du Projet de loi.
L'ESSENTIEL DU TEXTE :
Dans un discours prononcé aux Mureaux, le 2 octobre 2020, le Président de la République a présenté le résultat d’un travail de trois ans sur la thématique du séparatisme , et en particulier le séparatisme islamiste, qui « met en danger notre République et notre capacité à vivre ensemble ».
À cette occasion, le président de la République définit le séparatisme comme un « phénomène que nous observons depuis des décennies qui est une volonté de quitter la République, de ne plus en respecter les règles, d'un mouvement de repli qui, en raison de croyances et d'appartenances, vise à sortir du champ républicain ».
- Dans le cadre de ce discours, une stratégie fondée sur cinq piliers a été présentée pour répondre à l’enjeu: la neutralité du service public, les associations, l’école, la structuration de l’Islam en France et la promesse républicaine d’égalité des chances et d’émancipation.
- Les fondations de la République, construites sur la liberté, l’égalité, la fraternité, l’éducation et la laïcité sont solides. Mais dans le quotidien émergent des comportements qui manifestent un projet politique visant à faire prévaloir d’autres normes que celles de l’État. C’est le cas dans certaines parties du territoire, dans les services publics, à l’école, au sein des associations, dans les structures d’exercice du culte.
Ce projet de loi vise à apporter des mesures concrètes à l’ensemble de ces enjeux :
- Concernant les services publics (chapitre 1 du Titre Ier) , avec notamment une obligation de neutralité de tous les salariés participant à une mission de service public (article 1er) , un dispositif de protection des personnes exerçant une fonction publique contre les menaces et actes d’intimidation fondés sur des convictions ou croyances religieuses et interdiction du territoire français (article 4) .
- Concernant les associations (chapitre II du Titre Ier) , avec notamment la création d’un engagement à respecter les valeurs de la République (articles 6 et 7) , un contrôle renforcé des fonds de dotation (article 9) et un renforcement des règles en matière fiscale (articles 10 à 12) .
- Concernant la dignité de la personne humaine (chapitre III du Titre Ier) , avec notamment le renforcement de la protection, dans un contexte international, des héritiers qui bénéficient d’une réserve héréditaire (article 13) , l’introduction d’une disposition générale afin de prévoir qu’une situation de polygamie fait obstacle à la délivrance de tout titre de séjour (article 14) , l’interdiction des «certificats de virginité» (article 16) et le renforcement de la lutte contre les mariages forcés (article 17) .
- Concernant la lutte contre les discours de haine et les contenus illicites en ligne (chapitre IV du Titre Ier), avec notamment la création d’un délit de mise en danger de la vie d’autrui par diffusion d’informations(article 18), un dispositif de lutte contre la réapparition des sites miroirs à contenus haineux (article 19).
- Concernant l’éducation et le sport (chapitre V du Titre Ier) , avec notamment l’instauration d’une obligation scolaire de trois à seize ans et l’encadrement de l’instruction dans la famille (article 21) , et le renforcement des règles encadrant les établissements d’enseignement privés (articles 22 à 25) .
- Concernant la transparence des conditions de l’exercice du culte (chapitre Ier du Titre II) , avec un renforcement des règles en matière de composition et de fonctionnement des associations cultuelles (article 26) , la mise en place d’une déclaration préalable de la qualité cultuelle d’une association (article 28) , l’encadrement renforcé des associations cultuelles à objet « mixte » (article 30) .
- Concernant la préservation de l’ordre public (chapitre II du Titre II) , avec un durcissement du contrôle du financement des cultes (article 33) , l’encadrement des avantages ressources et libéralités provenant de l’étranger (articles 35 et 36) ainsi qu’un renforcement de la police des cultes (articles 37 à 44) .
ÉLÉMENTS DE CONTEXTE :
Le 18 février 2020 , lors d’un point presse à Mulhouse, le Président de la République a déclaré : « ce séparatisme islamiste est incompatible avec la liberté et l’égalité, incompatible avec l’indivisibilité de la République et la nécessaire unité de la Nation ». Le Président de la République a mentionné le rôle que jouait le Gouvernement dans la lutte contre ce séparatisme avec, en particulier, la stratégie mise en place depuis février 2018 dans 15 zones du territoire pour lutter contre la radicalisation et le repli communautaire.
Pour rappel : en février 2018, les plans de lutte contre la radicalisation (PLR-Q) ont été lancés de façon expérimentale dans 15 quartiers (13 départements), avec une action en matière d’éducation, de sport, de culture, de lutte contre l’économie souterraine, de mesure d’entrave. Dans ce cadre, 210 débits de boissons, 15 lieux de culte, 12 établissements culturels et associatifs, ainsi que 4 écoles, ont été depuis fermés, soit 241 lieux au total.
Le 15 juillet 2020 , dans son discours de politique générale, le Premier ministre, Jean CASTEX, a annoncé un projet de loi sur la lutte contre les séparatismes pour éviter que certains groupes ne se referment autour d'appartenances ethniques ou religieuses. Le Premier ministre a rappelé la laïcité comme valeur cardinale de la République et le souhait de son Gouvernement de la défendre avec intransigeance : « Aucune religion, aucun courant de pensée, aucun groupe constitué ne peut s'approprier l'espace public et s'en prendre aux lois de la République ».
Le 4 septembre 2020 , dans un Discours au Panthéon pour les 150 ans de la République, le Président de la République a déclaré : « Nous irons plus loin, plus fort dans les semaines à venir pour que la promesse républicaine soit tenue dans le concret des vies. (…) L'égalité devant la loi implique ainsi que les lois de la République sont toujours supérieures aux règles particulières. C'est pourquoi il n'y aura jamais de place en France pour ceux qui, souvent au nom d'un Dieu, parfois avec l'aide de puissances étrangères, entendent imposer la loi d'un groupe. Non, la République, parce qu'elle est indivisible n'admet aucune aventure séparatiste. Un projet de loi de lutte contre le séparatisme sera à cette fin présenté dès cet automne. »
Pour aller + loin : Retrouvez ci-dessous l'intégralité du Projet de loi adopté en 1ère lecture.