LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ: ENTRETIEN AVEC L.MAGNIER.
Avec mes collègues Gaël LE BOHEC et Laurence MAILLART-MÉHAIGNERIE, nous avons auditionné Ludovic MAGNIER – Commissaire à la stratégie de prévention et de lutte contre la Pauvreté en Bretagne, ce mardi 24 novembre 2020 en visioconférence. Nous le sollicitons régulièrement pour suivre l'évolution de ce plan ( mon dernier entretien avec lui datait du 6 juillet ).
Nous assistons à un rebond prévisible des demandeurs du RSA (+10% sur la région), en raison de la crise sanitaire et économique et donc à la baisse des entrées en emploi. Au-delà du RSA, les différents acteurs de terrain (associations, CCAS, département…) constatent une progression des demandes de secours financier en particulier de la part de migrants, jeunes, indépendants et auto-entrepreneurs.
Dans le cadre du conventionnement avec les collectivités territoriales, les moyens, dédiés aux développement de services innovants ont augmenté (Accompagnement des indépendants, actions en faveur du spectacle vivant, Aide alimentaire, accompagnement des jeunes à la rue...)
Nous saluons le soutien financier de l'Etat aux associations qui oeuvrent en faveur de l'aide alimentaire via l'appel à projet à destination des associations contribuant à la lutte contre la pauvreté, avec une enveloppe de 50M€ pour 2021 puis à nouveau 50M€ pour 2022, la création d'un cadre pour une coordination entre les 4 principales associations (Croix rouge, secours populaire, Banque alimentaire et Restos du cœur)
Des réponses territoriales méritent d'être valorisées comme l'action des "travailleurs pairs" dans les accueils de jour et maraudes à Rennes, l'accompagnement à domicile des personnes en précarité en milieu rural dans le Trégor ou encore l'aide à la rénovation pour des ménages précaires en centre Bretagne. Sensible aux conditions de vie des étudiants, je salue les financements dédiés au soutien d'un service numérique innovant les concernant.
La tarification sociale des cantines (cantine à 1 €) qui dépend de la volonté des communes éligibles de la mettre en place, a particulièrement souffert de la crise, notamment à cause du report des élections municipales. En Bretagne, 34 communes sur 200 éligibles ont mis en place ce dispositif, seulement 6 en Ille-et-Vilaine. 70 % des communes rurales n'ont pas de tarification sociale. Le confinement obligeant les enfants à manger au domicile et ses effets sur le pouvoir de vivre des familles, a prouvé la nécessité de soutenir cette mesure. Les communes qui l'ont adopté ont touché entre 25 et 30 % des enfants de la commune.
Le contexte sanitaire a été peu propice à la mise en place des petits déjeuners gratuits dans les écoles. L'expérimentation a évidemment subi un coup d'arrêt. Les premiers retours favorables comme à Rennes, doivent cependant nous inviter à poursuivre au sortir de la crise.
La Bretagne est le seul territoire à expérimenter et piloter le Service public de l'insertion et de l'emploi (SPIE) avec une vision régionale car il est porté par les 4 départements, les 2 métropoles (Rennes et Brest) et la Région. Une approche intéressante qui doit permettre une appréciation commune des besoins.
Nous avons proposé à M. Magnier, une prochaine visioconférence avec tous les députés bretons. L'occasion de faire connaitre le bilan de la stratégie à 2 ans ainsi que les actions menées sur tous les territoires bretons