SOUTIEN À L'EMPLOI DES JEUNES: MON INTERVENTION EN COMMISSION DES AFFAIRES SOCIALES.
Je suis intervenue ce mercredi 3 juin en Commission des Affaires Sociales pour le groupe "La République en Marche!" dans le cadre de l'examen de la Proposition de loi portée par Guillaume PELTIER (Les Républicains) visant à mettre en place pendant 2 ans un dispositif "zéro charge" pour l'embauche des jeunes de moins de 25 ans.
Oui, plus que jamais, l'emploi des jeunes est une priorité nationale... Mais non, la Proposition de loi "Les Répubicains" n'apparait pas comme pertinente ! Voici pourquoi.
Mon intervention à lire ci-dessous ou à voir en vidéo en bas de page.
Mon intervention :
"Merci Madame la Présidente,
Monsieur le rapporteur,
mes chers collègues,
Quand une crise économique survient, les jeunes sont les premiers impactés quel que soit leur niveau de formation. Vous l'avez dit, la rentrée de septembre sera compliquée pour les 700.000 jeunes diplômés ; la situation sera encore plus compliquée pour les jeunes peu ou pas qualifiés déjà confrontés aux difficultés d'insertion professionnelles et vous l'avez dit, au chômage. Elle sera, pour finir, difficile pour les petites et moyennes entreprises davantage centrées aujourd'hui sur leur survie que sur le renouvellement des compétences.
Votre proposition reprend un dispositif de soutien mis en place après la crise de 2008 à destination des Très Petites Entreprises (TPE) et étend son application non seulement à toutes les entreprises mais aussi à tous les jeunes diplômés de moins de 25 ans.
Ce dispositif risque de ne pas avoir l'efficacité attendue du fait des politiques de baisse du coût du travail mises en place depuis 2014, qui ont permis de réduire de façon considérable les charges sur les rémunérations inférieures à 2,5 smics et en particuliers à celles inférieures à 1,6 smic. L'exonération que vous proposez sera vraisemblablement plus couteuse tant du point de vue de la dépense globale associée que du coût par emploi créé. D'autre part, elle profiterait aux plus diplômés qui rencontrent souvent moins de difficultés. Votre proposition pourrait aussi générer un effet d'aubaine notable pour les employeurs qui embauchent des jeunes salariés qualifiés.
Comme vous, le Gouvernement et la majorité font de la question de l'emploi des jeunes la priorité nationale. L'exécutif annoncera dans les prochains jours des mesures de soutien à l'apprentissage. Après une année 2019 record, l'année 2020 aurait dû être une année exceptionnelle avec une nouvelle augmentation du nombre d'apprentis et l'ouverture de CFA dans les entreprises. Une concertation pour un plan de soutien à l'emploi sera lancé ce mois-ci avec les partenaires sociaux ; des propositions alternatives concrètes sont à l'étude comme une aide forfaitaire à l'embauche ciblée sur des jeunes peu diplômés jusqu'à BAC+2 et pour les entreprises de moins de 250 salariés, plus en difficulté de trésorerie.
Nous faisons le choix d'une politique plus générale d'accompagnement des jeunes. Je suivrai d'ailleurs personnellement cette question du chômage des jeunes et tant que vice-présidente de l'Union Nationale des Missions Locales (UNML) et élues jeunesse depuis 10 ans. Nous faisons confiance au dialogue sociale et souhaitons donc que les mesures prises en faveur de l'embauche puissent être discutées avec eux.
Pour toutes les raisons évoquées, le groupe de "La République en Marche !" votera contre cette proposition de loi".
Mon intervention à voir également en vidéo.
Cliquez sur l'image pour lancer la vidéo .