JEUNES PRÉCAIRES : ACCOMPAGNONS !
Le président de la République et le Premier ministre l'ont rappelé ces 24 dernières heures : la jeunesse sera une priorité du Plan de relance qui est en train de se dessiner. En complément des mesures en faveur de l'apprentissage -filière que le Gouvernement d'Edouard PHILIPPE aura su faire décoller-, et des contrats de professionnalisation, a été annoncé pour la rentrée:
- Une baisse des charges ciblées à destination des entreprises qui embauchent des jeunes jusqu'à 1.6 SMIC pour une durée de 1 an.
- La création de 300.000 contrats d'insertion pour aller chercher les jeunes qui sont loin de l'emploi. Je serai très attentive quant à leurs modalités de mise en place.
- 100.000 nouveaux contrats de Service civique.
- L'ajout de 200.000 places de formation qualifiantes supérieures, permettant à autant de jeunes de poursuivre ou compléter leur formation pour étudiants.
Des mesures qui sont un effort nécessaire pour notre jeunesse dans une période où les entreprises, impactées par la crise, s'évertuent d’abord à sauver les emplois avant de recruter.
Ces nouveaux outils comme leurs objectifs, devraient rassembler au-delà des bancs de la majorité. Si je me satisfais de voir le sujet de la jeunesse au premier rang des priorités, j'ai alerté le Gouvernement et en particulier Elisabeth BORNE – Ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, et Brigitte KLINKERT – Ministre déléguée à l'Insertion, sur les jeunes qui ne font pas partie des 700.000 nouveaux diplômés qui semblent concentrer l'attention.
La jeunesse est multiple. Les typologies sont nombreuses. La jeunesse, c'est aussi celle qui peine à s'insérer dans la vie professionnelle et de fait dans la vie de la cité, qui a besoin d'être accompagnée d'autant plus dans cette période de crise. On ne parle que trop rarement de l'accompagnement. Nous l'avons identifié dans notre rapport sur la "Juste prestation" comme un chantier essentiel corrélé à celle de la réforme des prestations.
Nous ferions une erreur de résumer notre jeunesse aux étudiants, apprentis et alternants. Les jeunes précaires cumulent de nombreux freins périphériques qui doivent être levés pour permettre d'envisager l'emploi : santé, difficultés financières, mobilité, logement, accès aux droits…
Avant d'être "employables", ces jeunes doivent apprendre à devenir des citoyens ; nous devons leur permettre d'agir et de choisir leur vie. Pour cela il y a des chemins plus ou moins longs dont il nous faut collectivement prendre conscience. Il ne s'agit pas nécessairement de réinventer la poudre. Des dispositifs existent (le Parcours d'Accompagnement Contractualisé pour l'Emploi et l'Autonomie (PACEA), la Garantie Jeunes - réponse française à la demande de l'Europe pour l'insertion des jeunes, le parcours emploi-compétences…) Il nous faut les requestionner, les améliorer et les étendre. Il nous faut également permettre l'innovation et faire confiance aux communautés d'acteurs sur les territoires.
Engagée de longue date sur le sujet de la jeunesse, c'est avec gravité que j'alerte sur l'accélérateur de précarité qu'est cette crise, pour des jeunes déjà extrêmement fragilisés . Une action au plus près des besoins, sur les territoires, permet cet accompagnement si indispensable. Aussi pertinentes et ambitieuses soient-elles, des mesures incitatives montreront leurs limites si elles ne s'accompagnent pas d'une confiance réaffirmée aux acteurs de terrain.